Latifa est d’origine Chaouïa, ses parents sont arrivés à Marseille dans les années cinquante. Elle tient un snack dans les quartiers Nord, qui va être détruit. Son snack, c’est l’essentiel, c’est sa vie. Elle l’habite comme elle habite son corps. J’allais manger chez elle et nous avons commencé à nous parler. J’étais impressionné par la puissance de son amour pour sa famille, ce quartier, cette enfance qu’elle a vécue là. Ces gens qui vivaient “dans du provisoire” ont connu des grands bonheurs, l’éternité de certains instants. Je voudrais que cette parole voyage, qu’elle aille à la rencontre de ceux qui vivent ailleurs car “les quartiers Nord”, les endroits qui se sentent marginalisés, abandonnés, sont partout. Cette parole est la transmission de quatre-vingts années d’histoire. [François Cervantes]
Latifa is of Chaouïa origin, her parents arrived in Marseille in the fifties. She has a snack in the northern neighborhoods, which will be destroyed. His snack is the essential, it’s his life. She lives in it as she lives in her body. I was going to eat at her house and we started talking to each other. I was impressed by the power of her love for her family, this neighborhood, the childhood she lived there. These people who lived « in the temporary » have experienced great happiness, the eternity of certain moments. I would like this word to travel, to meet those who live elsewhere because « northern neighborhoods », places that feel marginalized, abandoned, are everywhere. This word is the transmission of eighty years of history. [François Cervantes]
de François Cervantes à partir de conversations avec Latifa Tir - avec Catherine Germain
Visuel [©photo : Tadeusz Paczula]
2019
Marseille, Avignon